Dragomirna -visite du monastère

retour

Les premières années du XVII-e siècle ont été caractérisées d'une part par l'annexion de la Moldavie dans la zone
d'influence de la Pologne et le rétablissement de la domination ottomane, et d'autre part par les luttes menées entre
les différentes familles de boyards moldaves soutenant l'un ou l'autre des membres de la famille Movila, qui occupait
le trône.

Au début du XVII-e siècle, le remarquable exploit de Michel le Brave, qui a réuni pour quelques mois seulement
les trois principeautés roumaines, la Moldavie, la Valachie et la Transylvanie, allait marquer la province Moldave
de profondes transformations politiques et socio-culturelles.
En 1602 l'éveque de Roman Anastasie Crimca à fait
construir, a l'aide du noble Luca Stroici la petite église de
Dragomirna - surnommée aussi " l'église de sihastrié " - située
sur les lieux mêmes de l'actuel cimetière.
Devenu en 1608, métropolite de la Moldavie, à l'aide du
même boyard Stroici il finit les travaux en septembre 1609 la
construction de la grande église du monastère Dragomirna, un
des plus importants monuments de la Moldavie du Moyen Âge.

dragomirna-monastere

 

Bâtie selon un "plan allongé", sans absides latérales, avec une disposition intérieure qu'on retrouve aussi dans
d'autres églises comme celle deSt.Georges de Suceava - parvis, naos, pronaos et autel (sanctuaire).
Pour faire face aux attaques , le prince de la Moldavie Miron Barnovschi Movila a dressé les murailles qui entourent
le monastère de Dragomirna, travaux consignés e sur l'inscription gravée en 1627 sur la tour du clocher.

La grande église du monastère Dragomirna diffère de tous les monuments religieux antérieurs par l'existence, à son
extrémité ouest, d'une abside polygonale. Mais les importantes nouveautés apportés par l'église de Dragomirna
sont ses proportions inhabituelles et la tendance de verticalité (un véritable débordement des proportions :
la hauteur est demesurée par rapport à sa largeur).

A l'intérieur on peut admirer les peintures et les fresques réalisés dans la vieille tradition artistique moldave.
Un autre élément de nouveauté - en effet la manifestation d'un processus qui va donner à la Moldavie du XVII-e
siècle une série importante de monuments remarquables - est celui de la décoration extérieure.
Si les autres églises de l'époque d'Etienne le Grand se caractérisaient par une décoration extérieure basée sur
l'alternance des briques émaillées ou simples, et sur la pierre brute, le tout étant couvert de plaques d'argile cuite,
si les monuments du XVI-e siècle sont célèbres pour leur peinture extérieure, le XVII-e siècle s'oriente par cet
édifice de Dragomirna vers un système décoratif nouveau : le travail artistique de la pierre, matière utilisée
jusqu'alors exclusivement dans la construction.

A Dragomirna, le parement est en pierre brute, mais les piliers, sont faits de blocs de pierre taillée et façonnée. Les
murailles, qui se dressent au-dessus d'un socle assez important, sont divisées en deux registres par une ceinture
tordue en pierre, élément qui se retrouve aussi à l'intérieur de l'église.
L'influence architecturale d'origine se trouve en Arménie et en Géorgie, qui au XVI-e siècle ont exercé des
influences artistiques jusqu'en Valachie, l'autre principeauté roumaine: la célèbre construction de Neagoe Basarab
de Curtea de Arges en étant le témoignage.

Sur les cotés nord et sud, la surface des murailles est partagée en trois portions égales par trois piliers, fortifiés à
la base, tandis que le porche et le sanctuaire sont partagés en deux par un seul pilier situé dans l'axe.

L'apparence en peu exotique du décor en pierre sculptée de la tour de l'église - qu'on rencontre pour la première
fois dans l'architecture moldave va devenir trente ans plus tard une des caractéristiques de l'église Trei Ierarhi de
Iassy, dont les murailles sont entièrement couvertes de broderies en pierre.

L'Eglise de Dragomirna reflète d'une part le développement des innovations antérieures et d'autre part, exerce à son tour une influence visible sur les monuments moldaves et valacques du XVII-e siècle.

monastère suivant